L’irrigation agricole : un levier stratégique pour la productivité et la résilience des cultures 

L’irrigation agricole constitue un élément fondamental pour sécuriser la production agricole et garantir des rendements stables face aux défis du changement climatique. En France, où (selon des chiffres de l’INRAE) 58% de la consommation d’eau douce est dédiée à l’agriculture, optimiser l’utilisation de cette ressource devient un enjeu majeur pour les exploitations. L’irrigation permet d’apporter l’eau nécessaire aux cultures lorsque les précipitations naturelles sont insuffisantes, assurant ainsi le développement optimal des plantes et la qualité des récoltes. Des grandes cultures comme le maïs et le blé aux productions à haute valeur ajoutée comme les légumes et les fraises, chaque type de culture nécessite une approche spécifique et des techniques d’irrigation adaptées. Dans ce guide pratique, découvrez comment choisir le système d’irrigation le plus efficace, piloter les apports hydriques avec précision et faire face aux défis de la sécheresse grâce aux solutions innovantes disponibles pour l’agriculture moderne.

Les différents systèmes d’irrigation : choisir la solution adaptée 

Le choix du système d’irrigation est déterminant pour assurer une bonne répartition de l’eau sur la surface agricole et pour limiter les gaspillages. Plusieurs techniques existent, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients : 

• L’irrigation par aspersion, qui reproduit l’effet de la pluie en dispersant l’eau sous forme de gouttelettes. Adaptée aux grandes surfaces agricoles, elle peut néanmoins entraîner des pertes par évaporation dans les zones à forte température. 
• La micro-irrigation, dont l’irrigation goutte à goutte, qui permet un apport précis de l’eau au pied des plantes. Ce système est particulièrement efficace pour économiser l’eau et convient bien aux cultures maraîchères ou arboricoles. Une variante, le goutte à goutte enterré, améliore encore l’efficience de l’irrigation localisée en limitant l’évaporation et en maintenant un niveau d’humidité constant dans la zone racinaire. 
• L’irrigation à pivot central et les enrouleurs sont également des méthodes répandues, notamment pour les vastes superficies agricoles. 
• Il existe également d’autres façons d’irriguer : avec des canons, l’irrigation à la raie, les rampes, etc.

Chaque agriculteur doit choisir la méthode la plus adaptée en fonction de son projet, des conditions pédoclimatiques et du type de culture irriguée.

Une irrigation agricole adaptée aux différents types de cultures

Chaque culture présente des besoins hydriques spécifiques qui nécessitent une approche personnalisée de l’irrigation. La performance de l’irrigation dépend de l’adéquation entre le système choisi et les exigences de la plante cultivée.

Les grandes cultures : maïs, blé et surfaces importantes

En France, le maïs représente la principale culture irriguée avec environ 40% de la surface agricole utile (SAU) irriguée qui lui est consacrée. Ses besoins en eau sont particulièrement importants pendant la période de floraison et de remplissage des grains:

• Le volume d’eau nécessaire varie généralement entre 3 000 et 6 000 m³/ha par an selon les conditions météorologiques

• L’irrigation du maïs est généralement réalisée par aspersion (enrouleurs ou pivots)

• Le blé, bien que traditionnellement cultivé en agriculture pluviale, bénéficie de plus en plus d’une irrigation d’appoint pour sécuriser les rendements face aux épisodes de sécheresse

Pour ces grandes surfaces, le choix se porte souvent vers des systèmes comme les pivots ou les enrouleurs, capables de couvrir efficacement plusieurs hectares d’un seul tenant.

Les cultures maraîchères et légumières : précision et régularité

Les cultures légumières comme la tomate, l’oignon ou la fraise nécessitent une irrigation de précision et régulière :

• La micro-irrigation (goutte à goutte) est particulièrement adaptée à ces productions à haute valeur ajoutée

• Les apports sont fréquents mais en faibles volumes pour maintenir une humidité constante dans la zone racinaire

• Les sondes d’humidité permettent un pilotage très fin pour éviter tout stress hydrique préjudiciable à la qualité

Pour les producteurs maraîchers, l’investissement dans un système d’irrigation localisée se justifie pleinement par les économies d’eau réalisées et l’amélioration des rendements et de la qualité des produits.

La vigne et l’arboriculture : des besoins spécifiques

La vigne et les arbres fruitiers présentent des exigences particulières en matière d’irrigation:

• En viticulture, l’irrigation est de plus en plus utilisée pour faire face au changement climatique

• Le goutte à goutte enterré connaît un développement important dans ce secteur

• Les apports sont pilotés avec précision pour influer sur la qualité des raisins et le potentiel qualitatif des vins

En arboriculture, l’irrigation localisée permet de cibler la zone racinaire tout en gardant le feuillage sec, limitant ainsi le développement de maladies fongiques

Les cultures horticoles : gestion fine de l’eau

Les productions horticoles exigent une maîtrise particulièrement précise des apports en eau:

• Les systèmes automatisés avec programmateurs permettent un contrôle fin de l’irrigation

• Les cultures sous serre bénéficient souvent de systèmes de micro-aspersion ou de goutte à goutte

• La récupération et la réutilisation des eaux de drainage sont fréquemment mises en œuvre

Ces cultures à forte valeur ajoutée justifient des investissements importants en équipements d’irrigation performants et économes en eau.

L’importance du pilotage de l’irrigation pour une gestion optimisée des ressources en eau

Le pilotage de précision représente aujourd’hui un aspect essentiel de la gestion hydrique en agriculture. Bien plus qu’un simple arrosage, l’irrigation agricole moderne nécessite un suivi rigoureux pour déterminer quand et comment l’eau est apportée aux cultures.

Les données au service de l’irrigation efficace

Pour irriguer efficacement, l’agriculteur doit s’appuyer sur des données concrètes concernant l’état hydrique du sol et les besoins des plantes. Les conditions météorologiques, la température, les précipitations et l’humidité du sol sont autant de mesures agrométéo qui influencent directement la prise de décision. Le pilotage permet ainsi d’anticiper les périodes de stress hydrique et d’ajuster les volumes d’eau utilisés en fonction des besoins réels de la culture.

Les technologies de mesure pour un pilotage précis

Plusieurs types d’équipements permettent aujourd’hui d’optimiser l’irrigation et d’éviter le gaspillage d’eau :

• Les sondes tensiométriques mesurent la tension de l’eau dans le sol et permettent de connaître précisément le moment idéal pour déclencher l’irrigation. Ces dispositifs sont particulièrement utiles pour déterminer quand la plante commence à ressentir un stress hydrique.

• Les sondes capacitives permettent un suivi en temps réel de l’humidité du sol à différentes profondeurs, offrant ainsi une vision complète de la réserve utile en eau disponible dans la zone racinaire.

• Enfin, la sonde de fertirrigation assure un suivi des nutriments présents dans l’eau d’irrigation, optimisant à la fois l’apport hydrique et la nutrition des plantes.

L’application de ces technologies s’inscrit dans une démarche d’agriculture de précision qui vise à optimiser chaque goutte d’eau apportée. Ces outils connectés permettent aux agriculteurs de suivre toutes ces données à distance, directement sur leur smartphone, via l’application Weenat, et d’ajuster leurs pratiques en conséquence.

Vers une irrigation agricole plus durable face au changement climatique

Dans un contexte où les ressources en eau douce se raréfient et où les épisodes de sécheresse deviennent plus fréquents et intenses, l’adaptation des pratiques d’irrigation devient un enjeu majeur pour l’agriculture française

L’optimisation des systèmes pour préserver la ressource en eau

Plusieurs solutions techniques permettent d’améliorer l’efficacité de l’usage de l’eau en agriculture irriguée :

• L’agriculture de précision associe capteurs, données et outils d’aide à la décision pour ajuster finement les apports d’eau

• Les technologies/capteurs connectés comme ceux développés par Weenat permettent d’économiser des millions de mètres cubes d’eau chaque année.

• La modernisation des réseaux de distribution réduit les pertes lors du transport de l’eau jusqu’aux parcelles.

• L’utilisation de régulateurs de pression et de dispositifs anti-fuites améliore la performance des systèmes.

En 2023, les 10 000 sondes d’irrigation déployées de Weenat ont permis d’économiser 32 millions de mètres cubes d’eau.

L’évolution des systèmes d’irrigation tend vers une plus grande durabilité, avec le développement de solutions économes en eau, adaptées aux nouvelles contraintes climatiques. Des pratiques agronomiques comme le paillage, l’agroforesterie ou la réutilisation des eaux usées contribuent également à améliorer la rétention d’eau dans le sol et à réduire la dépendance à l’irrigation artificielle. 

En intégrant des approches innovantes et en adaptant les systèmes aux besoins des cultures, l’irrigation agricole se positionne comme un levier à impact pour une agriculture durable, résiliente et respectueuse des ressources naturelles et des enjeux liés à la sécheresse. 

Des pratiques agronomiques complémentaires

L’irrigation s’inscrit dans une approche globale de gestion de l’eau à l’échelle de l’exploitation:

• L’amélioration de la structure des sols pour augmenter leur capacité de rétention d’eau

• Le choix de variétés plus résistantes au stress hydrique

• L’implantation de couverts végétaux limitant l’évaporation

• L’agroforesterie pour créer des microclimats favorables et réduire les besoins en eau

Ces techniques s’intègrent dans une démarche d’agriculture durable visant à optimiser l’utilisation de chaque goutte d’eau disponible.

Foire aux questions sur l’irrigation agricole