Cette année, la France est confrontée à des précipitations record, qui bouleversent les tendances météorologiques établies. Les données de Météo Vision, la solution météo spatialisée de Weenat, indiquent une augmentation des précipitations de 49 % en moyenne par rapport à 2023, et de 87 % en moyenne par rapport à 2022, faisant de 2024 l’année la plus pluvieuse depuis le début des relevés en 1900. Ce phénomène exceptionnel s’inscrit dans un contexte global de dérèglement climatique, avec des conséquences importantes sur l’environnement, l’agriculture et les territoires.
La France face à une pluviométrie historique en 2024
2024 marque une rupture avec les tendances récentes de sécheresse, illustrées notamment par les années 2020 et 2022, dans lesquelles des niveaux de déficits hydriques prononcés ont été observés.
Les données de Météo Vision montrent que les niveaux de précipitations de 2024 surpassent tous les records, avec des hausses significatives observées dans la quasi-totalité des régions de France.
L’intensité des précipitations est particulièrement marquée dans le quart Nord-Est et le long de la façade atlantique, où les valeurs dépassent souvent les seuils historiques. Ces anomalies pluviométriques rappellent les effets potentiels du dérèglement climatique, avec des événements extrêmes de plus en plus fréquents.
Explorons les trois dernières campagnes, particulièrement disparates, pour comprendre à quel point l’année 2024 a changé la donne.
Campagne 2022 : une année sous le signe de la sécheresse
La campagne 2022, d’octobre 2021 à octobre 2022, s’est caractérisée par une pluviométrie particulièrement faible par rapport aux normales de saison.
Les régions du Centre-Ouest et la zone PACA ont été les plus touchées, avec des cumuls ne dépassant que rarement les 600 millimètres, sauf à quelques rares occurrences (les Pyrénées, par exemple). Les cartes pluviométriques de cette période montrent clairement une prépondérance des cumuls de pluie faibles. Le pourtour méditerranéen a particulièrement souffert, confronté à une sécheresse intense qui a mis à rude épreuve les écosystèmes locaux et l’agriculture régionale.
Cette sécheresse s’est confirmée par rapport aux normales de saison, puisqu’habituellement, dans le Var, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône (départements 83, 06, 13), le cumul de pluie est de 753 millimètres en moyenne sur une année. En 2022, on a pu observer un déficit de pluie de 23 % (chiffres Infoclimat) dans ces départements.
Campagne 2023 : Un retour progressif à la normale
L’année suivante a marqué un retour vers des valeurs plus conformes aux moyennes historiques des trois dernières décennies.
Cependant, cette amélioration n’a pas été uniforme sur l’ensemble du territoire. Dans le pourtour méditerranéen, les cumuls de pluie sont restés en dessous des 600 mm, prolongeant ainsi la situation de stress hydrique héritée de 2022.
En effet, par rapport aux normales de saison, le Var, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône (départements 83, 06, 13) ont connu un décifit de 23 %, comme tel était déjà le cas en 2022. On a ainsi relevé un cumul de pluie de 581 mm sur une année, alors que la médiane est de 753 millimètres (chiffres Infoclimat).
Inversement, les régions du Nord et de l’Est ont connu des précipitations importantes, atteignant parfois les 1000 mm sur certaines localités. Par rapport aux normales de saison, les départements du Pas-de-Calais, de la Somme et de la Seine-Maritime ont ainsi connu un excédent de pluie d’environ 15 % sur l’année.
Campagne 2024 : L’année de tous les records
L’année 2024 marque une rupture avec les tendances précédentes. Les cartes Météo Vision révèlent une intensification généralisée des précipitations sur l’ensemble du territoire français. Cette augmentation spectaculaire de 87 % par rapport à 2022 et de 49 % par rapport à 2023 se traduit par des cumuls exceptionnels dans toutes les régions, sauf dans les Pyrénées Orientales (déficit de 20 % par rapport aux normales de saison), l’Aude (déficit de 19 %) et l’Ariège (déficit de 18 %).
Selon Météo France, le mois de septembre 2024 a d’ailleurs été le plus pluvieux depuis 25 ans, avec un excédent pluviométrique de 60 % par rapport aux normales 1991-2020. Ces précipitations ont entrainé des coulées de boues dans le Nord-Pas-de-Calais, la Normandie et la région Parisienne.
Des records pluviométriques dans plusieurs régions en 2024
L’année 2024 a été marquée par des pluies abondantes, réparties sur une large partie du territoire français, avec certaines régions particulièrement touchées.
- Dans le Sud-Ouest, les cumuls pluviométriques ont largement dépassé les 1 000 mm sur une grande partie de l’Aquitaine. Les précipitations y ont augmenté de 30 % par rapport à la campagne précédente, avec un excédent de 23 % par rapport aux normales saisonnières en Gironde (33) et dans les Landes (40).
- Dans le quart Nord-Est, les hauteurs ont enregistré des cumuls impressionnants, dépassant parfois 1 600 mm. La façade atlantique a également été fortement arrosée, tout comme le Sud-Est et le Finistère, où les précipitations ont également franchi la barre des 1 600 mm.
- Des épisodes cévenols remarquables ont été observés en Ardèche et dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), battant plusieurs records de pluviométrie. Ainsi, en octobre 2024, un épisode cévenol a provoqué des inondations majeures dans le Sud-Est, avec des précipitations atteignant ponctuellement 80 à 120 mm en quelques heures seulement, soit l’équivalent de plusieurs mois de pluie. En Ardèche, des records impressionnants ont été relevés : La commune de Croix-de-Bauzon a reçu 864 mm de pluie en 48 heures (soit deux mois et demi de précipitations), tandis que Mayres enregistrait 694 mm sur la même période (source : La Chaîne Météo).
Ces précipitations exceptionnelles ont causé de nombreuses inondations à travers le pays, engendrant des dégâts matériels importants et perturbant les activités locales.
Les impacts de la pluviométrie record en 2024 sur l’agriculture française
En 2024, les pluies exceptionnellement abondantes ont profondément bouleversé l’agriculture française. L’excès d’eau a affecté la productivité de nombreuses cultures, mettant en lumière les défis croissants liés au dérèglement climatique.
Une réduction des rendements et pertes financières à la suite de la forte pluviométrie en 2024
Les cultures céréalières, notamment le blé tendre et l’orge, ont été sévèrement impactées. En raison des sols saturés d’eau, les exploitants ont constaté une baisse significative des rendements. Selon le ministère de l’Agriculture, la surface dédiée au blé tendre a diminué de 10,8 % par rapport à 2023, et les rendements à l’hectare ont également chuté. Bien que la qualité du grain se maintienne dans les normes, ces pertes représentent un coup dur pour les agriculteurs, notamment dans les grandes régions céréalières telles que la Beauce et la Champagne.
Le développement des maladies et des dégâts importants sur les vignobles et les cultures légumières (pommes de terre, carottes)
Les précipitations constantes ont favorisé la prolifération de maladies fongiques, en particulier dans les vignobles. Le mildiou, amplifié par l’humidité, a compromis la production de raisin dans plusieurs régions viticoles, dont le Bordelais et la Bourgogne. Les cultures légumières, comme les pommes de terre et les carottes, ont également souffert de pourritures et de dégâts racinaires, entraînant des pertes importantes.
Quelles conséquences à long terme ?
Les précipitations intenses de 2024 rappellent que les épisodes climatiques extrêmes sont amenés à se multiplier. Selon Samantha Burgess de l’observatoire Copernicus, chaque degré d’augmentation des températures globales entraîne une hausse de 7 % de la capacité de l’atmosphère à retenir l’humidité, amplifiant les phénomènes pluvieux. Cela exige une adaptation urgente des pratiques agricoles, telles que la diversification des cultures, le drainage des parcelles et le recours accru à la modélisation climatique pour une meilleure adaptation.
Pour la Commission Européenne, “le changement climatique devrait entraîner une augmentation des précipitations dans de nombreuses régions. L’augmentation des précipitations sur de longues périodes entraînera principalement des crues, tandis que des averses torrentielles intenses et courtes peuvent provoquer des inondations d’origine pluviale, sans qu’aucune masse d’eau ne déborde.”
Mieux s’adapter grâce à Météo Vision et aux stations météo connectées Weenat
Chez Weenat, nous proposons deux solutions complémentaires pour vous aider à mieux gérer les impacts climatiques et prendre les bonnes décisions, à l’échelle de votre parcelle comme à celle du territoire.
Météo Vision : des données météo précises pour un suivi global
Météo Vision vous offre un accès à des données météorologiques fiables, homogènes et détaillées sur l’ensemble du territoire français. Grâce à une combinaison de sources variées (stations au sol, radars, satellites et modèles nationaux), les informations sont recalibrées pour garantir une précision optimale, jusqu’au kilomètre carré.
Avec Météo Vision, vous pouvez :
- Consulter l’historique météorologique complet depuis 2012, couvrant plus de 40 paramètres tels que les températures, les précipitations et l’évapotranspiration.
- Accéder aux données en temps réel grâce à une intégration par API, pour suivre les conditions climatiques actuelles et ajuster vos décisions au jour le jour.
- Anticiper les impacts des aléas climatiques sur vos activités grâce à une vision globale et homogène de votre territoire.
Météo Vision est la solution idéale pour les gestionnaires de territoires, les coopératives, et les professionnels agricoles cherchant une vision stratégique des conditions climatiques.
Les stations météo connectées Weenat : des données locales, au cœur de vos parcelles
Pour une gestion fine et locale, les stations météo connectées Weenat mesurent en temps réel les paramètres climatiques directement sur vos parcelles. Faciles à installer et à utiliser, elles permettent une observation ultra-précise des conditions qui impactent vos cultures au quotidien.
Grâce aux stations météo Weenat, vous bénéficiez :
- De mesures en continu des données essentielles comme la température, l’hygrométrie, la vitesse du vent et les précipitations.
- D’une visualisation en temps réel via l’application mobile Weenat, accessible à tout moment.
