Le mois de juillet 2025 révèle une situation hydrique contrastée sur l’ensemble du territoire français, avec des disparités régionales particulièrement prononcées en matière de pluviométrie et de déficit hydrique.
Pluviométrie : des écarts significatifs selon les régions en juillet 2025
L’analyse des précipitations cumulées met en évidence une répartition très hétérogène des pluies sur le territoire. Les régions du Nord-Ouest se distinguent par des cumuls supérieurs à la moyenne, avec des valeurs comprises entre 80 et 140 mm dans de nombreuses communes de Bretagne, Normandie et Pays de la Loire. Cette tendance s’observe particulièrement dans les départements côtiers où les perturbations atlantiques ont apporté des précipitations régulières.
Le pourtour méditerranéen présente également des cumuls remarquables, notamment dans le Languedoc-Roussillon où certaines stations ont enregistré entre 80 et 120 mm. Cette pluviométrie s’explique par plusieurs épisodes orageux qui ont marqué la région, particulièrement les 12 et 20 juillet selon des données Météo France.
À l’inverse, une diagonale de sécheresse s’étend du Sud-Ouest vers le centre de la France, incluant le Massif central, puis vers certaines zones du Var et des Alpes-Maritimes. Ces territoires accusent des déficits pluviométriques marqués, avec des cumuls souvent inférieurs à 40 mm, soit moins de la moitié des valeurs normales pour la saison.
Évapotranspiration : une demande climatique soutenue
L’évapotranspiration cumulée sur le mois révèle des valeurs élevées sur l’ensemble du territoire, particulièrement marquées dans le Sud de la France où elles dépassent fréquemment 200 mm. Le gradient nord-sud est particulièrement visible, avec des valeurs comprises entre 120-140 mm dans le Nord contre 180-220 mm dans le Midi méditerranéen.
Cette forte demande évapotranspiratoire s’explique par les conditions thermiques du mois. Selon les données Météo France, juillet 2025 a affiché une température moyenne de 22°C, soit +0,9°C au-dessus de la normale, avec un début de mois particulièrement chaud et caniculaire malgré des périodes plus fraîches dans la deuxième quinzaine.
Un déficit hydrique important en juillet 2025, mais dans la lignée de la moyenne décennale
La carte du déficit hydrique (P-ETP) pour le mois de juillet 2025 met en évidence une situation toujours tendue sur l’ensemble du territoire, avec une prédominance marquée de valeurs négatives. Ces déficits, illustrés par des teintes rouges sur la cartographie Météo Vision, traduisent la persistance d’un déséquilibre entre les précipitations reçues et la forte demande en eau des sols ou des plantes, sous l’effet d’une évapotranspiration soutenue.
Les régions les plus concernées affichent des déficits compris généralement entre -100 et -200 mm. Cette situation est particulièrement frappante dans le Sud-Ouest (Nouvelle-Aquitaine), sur une grande partie de l’Occitanie, dans le Massif central et dans de nombreuses zones du sud de la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces territoires ont connu, en juillet, une succession de journées chaudes associées à un manque de précipitations significatif.
À l’inverse, quelques secteurs s’en sortent mieux : l’Est (le Doubs, la Haute-Saône, la Marne et les Ardennes) et ponctuellement la Normandie voient apparaître des valeurs excédentaires ou proches de l’équilibre, grâce à des précipitations plus régulières qui ont pu ponctuellement compenser les pertes par évapotranspiration.
En élargissant l’analyse à l’échelle de la décennie écoulée, la situation de juillet 2025 s’inscrit dans la continuité des étés récents. On observe même un déficit hydrique légèrement plus faible dans le Nord et l’Est du pays par rapport à la moyenne décennale, avec des déficits moins prononcés, voire des bilans plus équilibrés localement, grâce à une pluviométrie plus importante et une évapotranspiration plus faible.
À l’opposé, le Sud-Est et le pourtour méditerranéen restent durablement impactés, avec des déficits qui peuvent dépasser -200 mm. Cette zone, soumise à une évapotranspiration intense et à des précipitations rarement suffisantes en été, demeure l’épicentre du stress hydrique chronique en France.
Quels sont les impacts sur les cultures de ce mois de juillet 2025 contrasté ?
Un stress hydrique généralisé
La combinaison d’un déficit pluviométrique et de fortes évapotranspirations a créé des conditions de stress hydrique particulièrement préjudiciables pour les cultures d’été. Les céréales en phase de maturation ont été exposées à des conditions limitantes, notamment dans les régions du Sud-Ouest traditionnellement productrices de maïs et de tournesol.
Des disparités régionales dans l’impact agricole
Les cultures du Nord-Ouest ont bénéficié de conditions plus favorables grâce aux précipitations régulières, permettant un développement satisfaisant des cultures fourragères et des légumes de plein champ. Cette situation contraste avec les difficultés rencontrées dans les zones déficitaires où l’irrigation est devenue indispensable.
Les vignobles méditerranéens ont vécu une situation ambivalente : si les épisodes orageux ont apporté un soulagement ponctuel, la forte évapotranspiration a maintenu une pression hydrique importante, particulièrement critique durant la période de véraison.
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A retenir : quel bilan pour le mois de juillet 2025 ?
- Pluviométrie : conforme à la normale en moyenne nationale mais extrêmement variable régionalement, comme souvent en été. Les zones méditerranéennes ont connu des excès localisés et des déficits en périphérie immédiate ; le sud-ouest et le Massif central accusent un déficit marqué.
- Déficit hydrique : supérieur à la normale, en particulier au sud, du fait d’une évapotranspiration accentuée par la chaleur caniculaire du début du mois.
- ETP : au-dessus de la normale, en particulier début juillet, conséquence directe du pic de chaleur.
Selon des données Météo France, ces tendances se traduisent par un bilan où, malgré des précipitations parfois localement abondantes, la sécheresse des sols s’est généralisée durant la première quinzaine du mois, avec un léger répit vers la fin en raison du retour de perturbations au nord et à l’est.