Printemps 2025, entre sécheresse et excédents : l’agriculture face au grand contraste

10 juin 2025
Pluie printemps 2025

Le printemps 2025 s’est imposé comme une saison marquante pour la pluviométrie en France, révélant une fracture hydrique entre une moitié nord desséchée et un sud encore gorgé d’eau.

Les relevés issus de la solution Météo Vision illustrent un découpage géographique net : alors que les départements septentrionaux ont peiné à atteindre 100 mm de précipitations cumulées entre mars et mai, les régions méridionales ont souvent dépassé les 300 mm 

Cette particularité s’explique par la persistance d’un anticyclone asséchant l’Europe du Nord et par des flux perturbés confinés au pourtour méditerranéen et aux reliefs montagneux. (Météo France) 

Des pluies inégalement réparties entre nord et sud de la France

Cumul de precipitations en France printemps 2025

La carte du cumul de précipitations printanières 2025 révèle de fortes disparités régionales. Le nord de la France a enregistré des cumuls limités, souvent compris entre 50 et 150 mm, tandis que le sud, notamment le pourtour méditerranéen, a bénéficié de précipitations plus généreuses, atteignant localement 300 à 350 mm. 

  • Dans le Nord (59), la pluviométrie s’est limitée à 54 mm en moyenne au printemps 2025, contre une normale de saison de 153 mm 
  • En Mayenne (53), les agriculteurs ont relevé 64 mm en moyenne, alors que la normale de saison s’établit à 159 mm 
  • Les Pyrénées-Atlantiques (64) ont cumulé 312 mm en moyenne, en dessous de leur normale de 379 mm 
  • À l’inverse, dans le Tarn (81), le printemps 2025 a totalisé 281 mm en moyenne, bien au-dessus de la normale de 218 mm 

Cette répartition témoigne de la variabilité accrue des précipitations printanières, susceptible d’influencer les calendriers de semis et la planification des irrigations. 

DépartementNormale printemps (sur 10 ans) (mm)Printemps 2025 (mm)Écart (%)
Nord (59)153 mm54 mm–64 %
Mayenne (53)159 mm64 mm–59 %
Pyrénées-Atlantiques (64)379 mm312 mm–18 %
Tarn (81)218 mm281 mm+29 %
Station météo vigne : pluviométrie 2024

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Une évapotranspiration globalement conforme aux normes de saison 

Cumul d'évapotranspiration printemps 2025 france

L’analyse du cumul d’évapotranspiration potentielle (ETP) établie par Météo Vision indique que le printemps 2025 s’est déroulé dans des conditions thermiques et ensoleillées proches des moyennes de saison. Les valeurs d’ETP varient entre 100 mm et 350 mm selon les régions, avec un net gradient nord-sud : le pourtour méditerranéen a atteint jusqu’à 350 mm, tandis que les zones septentrionales se situent plutôt autour de 125–175 mm. 

Dans les Bouches-du-Rhône, par exemple, l’ETP a été mesurée à 322 mm, ce qui est égal à la moyenne de saison, confirmant donc l’absence d’anomalie thermique majeure. Cette relative stabilité de l’évapotranspiration souligne que le stress hydrique observé dans certaines régions s’explique principalement par un déficit pluviométrique plutôt que par une surchauffe inhabituelle. 

Un déficit hydrique sévère dans la moitié nord 

Le déficit hydrique en France au printemps 2025

L’index hydrique, calculé comme la différence entre les précipitations et l’ETP, met en évidence un déficit hydrique important sur une large portion du territoire. Le nord et le quart nord-est de la France présentent des valeurs négatives pouvant atteindre –200 mm, signe d’un déséquilibre persistant entre apports et pertes d’eau. 

À l’échelle départementale, le Nord accuse un déficit de -56 mm (153 mm de pluie – 208 mm d’ETP). La Mayenne enregistre –65 mm, tandis que les Pyrénées-Orientales, malgré un climat plus chaud, restent proches de l’équilibre hydrique grâce à des précipitations plus abondantes. Dans le sud-ouest, l’hétérogénéité se confirme : certaines vallées montagneuses basculent en excédent, alors que les plaines subissent un léger manque d’eau. 

Le tableau ci-dessous illustre, à l’échelle départementale, l’ampleur du déséquilibre entre apports (précipitations) et pertes (ETP) et confirme un déficit hydrique particulièrement sévère dans la moitié nord du pays 

DépartementPrécipitations (mm)Évapotranspiration (mm)Bilan P – ETP (mm)
Nord (59)153208– 56
Mayenne (53)159224– 65
Pyrénées-Orientales (66)241273– 32

Les conséquences sur l’agriculture et les stratégies d’irrigation 

Pour les agriculteurs français, ces observations météorologiques constituent des indicateurs clés. Dans la moitié nord, l’irrigation a démarré plus tôt afin de compenser le déficit et sécuriser les stades précoces de la croissance des cultures.  

Les cultures d’hiver (blé, orge, colza) ont subi un déficit dès le stade épis 1 cm et jusqu’à maintenant. Les dernières pluies de la semaine dernière devraient permettre de limiter les dégâts, mais le potentiel de rendement est atteint. 

Les cultures de printemps (maïs, pomme de terre) reposent sur une disponibilité en eau critique dès la germination. Le déficit constaté a ralenti la levée et limité l’enracinement initial, exposant les plantules à un risque accru de mortalité ou de développement inégal. 

Pour les cultures irriguées, on a assisté à un démarrage très précoce des tours d’eau. 

Dans le sud-ouest, même si la pluviométrie a été bonne, l’évapotranspiration soutenue a tendance à accélérer le dessèchement des sols et à réduire la réserve utile. Les arboriculteurs et les céréaliers devront surveiller étroitement l’humidité de la zone racinaire pour éviter des stress hydriques subis pendant les phases critiques du développement des plantes. 

En résumé

Le printemps 2025 aura marqué les esprits par l’ampleur de ses contrastes hydriques : des sols particulièrement secs dans le nord et des pluies soutenues dans le sud.

Ces disparités régionales, mises en lumière par l’index hydrique issu de Météo Vision, rappellent l’importance cruciale d’une veille agro-météo continue pour anticiper les besoins en irrigation et sécuriser les cultures. 

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