Depuis toujours, climat et vin marchent main dans la main ; à tel point que les conditions météo ont plus d’impact sur les rendements et la qualité du vin que le type de sol ou la variété cultivée. Et pourtant, les aléas climatiques de 2022 ont joué en la faveur des viticulteurs : malgré des épisodes de gel et de sécheresse, la filière annonce un millésime « grandiose », au rendement moindre. On décrypte cette année hors normes, avec l’aide de notre expert météo Emmanuel Buisson !
2022 : peu de pluie, peu de rendement… mais plus de vin qu’en 2021
Les cumuls de pluies ont été déficitaires de 40% à 60% en moyenne sur une grande majorité de la France. Et selon Météo France, le mois de juillet 2022 a été le plus sec jamais enregistré depuis 1959, avec seulement 9,7 millimètres de pluie entre le 1er et le 31 juillet 2022, contre 90,8 mm en 2021. Pourtant, d’après les professionnels du secteur, le millésime 2022 s’annonce excellent, bien que moindre dans certaines régions.
La production viticole a atteint 44,6 millions d’hectolitres, selon les estimations de l’Agreste en date du 1er octobre. C’est 18% de plus qu’en 2021, année noire pour les viticulteurs qui avaient été durement touchés par le gel de printemps, et 4% de plus que la moyenne quinquennale (2017-2021).
Dans les régions viticoles du Jura et du Sud-Est, en particulier, la récolte dépasse nettement la moyenne quinquennale. Le Sud-Ouest et la Charente, en revanche, ont été impactés par le manque d’eau et plusieurs épisodes de gel. Résultat : ces deux régions affichent des rendements en baisse de respectivement -3% et -8%.
Un millésime “grandiose”
La qualité semble au rendez-vous pour cette cuvée 2022, notamment en Bourgogne. Lors de la conférence de presse de rentrée du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), François Labet, son président, évoquait un millésime 2022 à la fois « beau et généreux ».
« L’été 2022 se termine avec une anomalie de +2,3°C, ce qui en fait le 2ème été le plus chaud depuis 1900. Ces fortes chaleurs ont accéléré la métabolisation de l’acide malique naturellement présent dans les raisins. Les vins de la cuvée 2022 devraient donc être moins acides, avec une teneur en sucre plus élevée et une plus forte concentration en alcool », analyse Emmanuel Buisson, Directeur R&I chez Weenat.
A Bordeaux, le constat d’une année exceptionnelle est également partagé. Malgré un volume modeste, « de nombreux facteurs de qualité sont au rendez-vous. » indiquait en septembre le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), Allan Sichel. Se félicitant d’ailleurs que le travail de fond réalisé depuis plus de 20 ans pour anticiper et s’adapter aux évolutions climatiques porte ses fruits.
« Après une année 2021 désastreuse, la filière viticole tire son épingle du jeu en 2022, malgré des épisodes de gel et de sécheresse intenses. Il faut toutefois rester vigilant : si les températures continuent d’augmenter au cours des prochaines années, l’évapotranspiration des plantes sera plus importante, ce qui risque de se traduire par une diminution de la taille des baies et une chute des rendements dans certaines régions », estime Emmanuel Buisson.
Anticiper, s’adapter, préserver
Les aléas climatiques deviennent plus intenses et plus fréquents. Ces dérèglements compliquent le travail des viticulteurs et impactent directement les rendements et la qualité du vin. Afin de protéger leur récolte et préserver la typicité des vins de chaque région, les viticulteurs ont donc besoin d’informations fiables sur la météo et le climat.
Alors pour aider les filières agricoles à affiner leur stratégie et à mieux planifier l’avenir, Weenat a développé les Projections Agro-climatiques. Fruit de 2 ans de R&D, ce service innovant permet de générer des scénarios climatiques avec une résolution journalière et au km² pour simuler à l’échelle d’un territoire, d’une exploitation, ou d’une parcelle l’impact du climat sur les cultures en 2030, 2040, 2050, … Ainsi les viticulteurs pourront prendre les décisions qui leur semblent nécessaires pour préserver leurs cultures et leurs rendements.
Par exemple, si un groupement viticole souhaite savoir si les épisodes de gel vont devenir plus fréquents sur son territoire, Weenat est capable de simuler l’impact du dérèglement climatique sur les dates de débourrement des vignes en 2030. Plus ces dates seront précoces, plus le risque de dégâts dus au gel sera élevé.
« Grâce à ces données, le groupement va pouvoir décider s’il doit s’équiper de moyens de lutte contre le gel, voire adapter les cépages. Ce sont des décisions qui ne doivent pas être prises à la légère, puisqu’elles impliquent des investissements importants. D’où l’intérêt de faire ces choix en s’appuyant sur les bonnes informations », explique Maxime Zahedi, agronome chez Weenat.
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