Lutte contre le Gel : comment mieux protéger vos vignes et vos vergers ?

18 février 2021
Une gelée blanche dans la vigne

Va-t-il geler cette nuit ?

Cette question, tous les viticulteurs et les arboriculteurs se la sont déjà posée. Et la réponse est très importante.

Parce qu’en cas d’erreur, les dégâts peuvent être considérables.

Dernier exemple en date, les nuits du 6 et du 7 avril 2021 ont marqué les mémoires, avec un épisode de gel sans précédent. Et ce, à l’échelle nationale.

Les viticulteurs et les arboriculteurs ont été touchés de plein fouet. Et bien qu’il soit encore trop tôt pour déterminer le coût exact des dégâts, certains vignobles font déjà état de pertes allant jusqu’à 95 % de la production totale.

Une tragédie humaine et économique sans précédent, qui a conduit le gouvernement a déployer le régime de calamité agricole. Il s’agirait en effet, selon le ministre de l’agriculture Julien Denormandie, de « la plus grande catastrophe agronomique » du siècle. 

Alors…

➡️ Pourquoi le gel de printemps est-il si dangereux ?
➡️ Est-il possible de mesurer le risque de gel pour mieux s’en protéger ?
➡️ Quels outils existent pour lutter contre le gel ?

On vous dit tout !

 

Les différents types de gel

Pour combattre le gel, il faut d’abord le comprendre.

Parce qu’il existe différents types de gel :

  • Le gel de rayonnement

En journée, les rayons du soleil chauffent le sol, qui accumule de l’énergie. La nuit, cette énergie est libérée sous la forme de rayonnement infrarouge. Par temps nuageux, le rayonnement infrarouge est en partie réfléchi vers le sol, ce qui limite le refroidissement. Mais par temps clair, le sol se refroidit plus rapidement que l’air. On observe alors une inversion des températures, avec des températures plus faibles au sol et qui augmentent avec l’altitude.

  • Le gel d’évaporation

En cas de sol humide avec un air froid et sec, il y a un risque de gel d’évaporation. L’humidité va en effet s’évaporer en quantité infime. Et pour cela, l’eau utilise l’énergie présente dans l’air. Ce qui provoque un refroidissement de celui-ci.

  • Le gel d’advection

Ce type de gel s’explique par l’arrivée d’une masse d’air froid et sec qui vient chasser l’air chaud présent au préalable. Il est également caractérisé par une couverture nuageuse et des vents modérés à forts.

C’est au printemps que ces gelées sont les plus dangereuses pour la vigne et les arbres fruitiers. Parce qu’elles interviennent à un moment où les plantes sont particulièrement vulnérables.

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Les principaux moyens de lutte contre le gel

Pour protéger vos vignes et vos vergers contre les différents types de gel, il existe plusieurs moyens de lutte. Mais tous ne se valent pas.

Les méthodes de lutte indirectes

Pour commencer, voici quelques bonnes pratiques pour limiter les risques de gel.

  • Choix du terrain

Évitez les pentes, puisque l’air froid a tendance à stagner dans les fonds de vallée ou en bas des pentes.

  • Déboisement

La présence de haies ou d’arbustes à proximité immédiate de vos parcelles peut empêcher la circulation de l’air froid.

  • Choix du cépage

Privilégiez – si vous le pouvez – des cépages tardifs afin de réduire la probabilité d’avoir des bourgeons pendant la période de gel.

  • Désherbage

Les sols nus et fraichement labourés diffusent plus d’air chaud que les sols enherbés, ce qui diminue les risques de gel.

Ces méthodes sont toutefois rarement suffisantes dans les régions où les épisodes de gel sont fréquents et importants. C’est pourquoi vous êtes nombreux à avoir déjà investi (ou à y réfléchir) dans un système de lutte contre le gel.

Les méthodes de lutte directes

Plusieurs méthodes existent pour protéger activement vos vignes et vos vergers contre le gel.

  • La méthode de recouvrement

Cette méthode permet de réduire la perte de chaleur par rayonnement en recouvrant le sol de paille, ou de plastique, par exemple.

  • La formation de fumée ou de brouillard

En cas de gel par rayonnement, il est possible de limiter les pertes de chaleur par rayonnement en créant de la fumée ou du brouillard au-dessus des plantes. L’efficacité de cette méthode est toutefois mitigée car il est très difficile de maintenir la fumée sur la zone à protéger.

  • Le chauffage

Entre 0°C et -2°C il est possible d’utiliser des chaufferettes au fuel ou des bougies de paraffine, installées tous les dix mètres environ, un rang sur deux, pour réchauffer l’air. Ce système est efficace quand le vent est faible.

  • L’aspersion d’eau à faible débit

Ce système permet de recouvrir le bourgeon d’une poche de glace, sans que l’eau dans les bourgeons ne gèle grâce au phénomène de surfusion. Avec une aspersion de 1,5 à 2,5 mm d’eau par heure, il est possible de réchauffer les bourgeons jusqu’à des températures de -6°C.

  • Le brassage de l’air

L’air froid pèse plus lourd que l’air chaud. Il a donc tendance à stagner au niveau du sol, ce qui aggrave les risques de gel. Pour y remédier, il est possible d’utiliser des éoliennes ou des hélicoptères. Les hélices brassent l’air, plus chaud en altitude, et le plaque au sol. Les couches d’air sont ainsi mieux réparties, ce qui permet de réchauffer les bourgeons.

Il existent plusieurs moyens de lutte contre le gel

Mais le vrai problème…

C’est que l’activation de ces moyens de lutte a souvent un coût important. Un coût financier, bien sûr, mais aussi un coût en termes de temps.

Toute la difficulté consiste donc à savoir QUAND déclencher ces moyens de lutte.

Parce qu’après tout…

❌ Vous ne pouvez pas allumer des chaufferettes toutes les nuits.
❌ Vos réserves d’eau pour l’aspersion ne sont pas illimitées.
❌ Et il est déconseillé de laisser un paillis en place plusieurs jours de suite : il retient la chaleur, mais aussi l’humidité. Le risque maladie n’est donc pas loin.

Alors comment faire ? 

Mesurer le risque de gel

Pour déclencher vos moyens de lutte au bon moment, il n’y a pas 36 solutions. Il vous faut un outil pour anticiper le risque de gel sur vos parcelles. Et on dit souvent que pour bien prévoir, il faut bien observer.

Mais mesurer le risque de gel à un instant T est plus compliqué qu’il n’y parait.

Parce qu’il ne suffit pas de savoir s’il fait moins de 0 °C pour dire s’il va geler.

Topographie, stade phrénologique, couverture nuageuse, humidité, vent… Une multitude d’autres paramètres sont à prendre en compte pour un suivi précis du risque de gel.

C’est la raison pour laquelle Weenat a imaginé un capteur de gel connecté.

Le capteur mesure deux paramètres indispensables pour suivre le risque de gel :

  • La température sèche

La température sèche est mesurée sans abri pour prendre en compte l’effet du rayonnement sur la température du bourgeon. La lecture de ce paramètre – aussi appelé indice actinothermique – est indispensable pour déterminer le risque de gel par rayonnement.

  • La température humide

La température humide, quant à elle, permet d’anticiper le gel par évaporation. Cette température est toujours inférieure ou égale à la température sèche. Plus l’écart entre la température sèche et la température humide est important, plus l’air et sec. Et donc plus l’évaporation est forte.

Anticipez les risques de gel avec la sonde anti-gel et l'application Weenat.
Accédez à l'historique des températures sur votre parcelle depuis l'application Weenat

Quand déclencher vos moyens de lutte ?

Maintenant que vous avez accès à une information fiable sur la température de vos bourgeons et le risque de gel, reste à savoir quel est le meilleur moment pour activer vos moyens de lutte.

Voici un tableau résumant les seuils critiques (en °C), en fonction de la culture et du stade :

Culture A B C C3 D E E2 F F2 G H I J
Pointe verte Boutons floraux Floraison Chute des pétales Nouaison Petits fruits
Abricotier -9,4 -4 -4 -3,5 -3 -2,2 -,08 -0,5 -0,5
Cerisier -5 -4,5 -3,5 -2,2 -1,7 -1,1 -1 -1
Pêcher -4 -4 -2,8 -2,2 -1,8 -1 -1
Poirier -7 -4 -6 -4,5 -2,8 -2,8 -2 -1,6 -1,5 -1
Pommier -7 -4 -4 -3,5 -2,2 -2,2 -2 -1,8 -1,6 -1,6
Prunier -20 -5 -4 -3 -2,8 -2 -1,5 -1 -0,5
Vigne -6,5 -3,5 -2 -2 -1
Kiwi -15 -2 -1 -0,5 -0,5 0

Source : CTIFL – ACMG – CIRAME

ATTENTION : Ces conseils de déclenchement sont des indications succinctes. Le déclenchement de méthodes de lutte contre le gel est une action délicate. Nous vous invitons à vous rapprocher de vos interlocuteurs techniques locaux pour mettre en place vos moyens de lutte.

Appel gel 24h/24

Pour être sûr de déclencher vos moyens de lutte au bon moment, le capteur gel et l’application Weenat vous offrent la possibilité de paramétrer des alertes personnalisées.

Choisissez le seuil critique en-dessous duquel vous estimez que vos cultures sont en danger. Dès que les températures descendent plus bas que ce seuil, Weenat vous prévient par téléphone, par email, par SMS ou par notification.

« Le gros plus, c’est de pouvoir suivre le gel depuis sa table de chevet », résume Sébastien Renaudin, viticulteur dans la région des Pays de Loire. « Les nuits sont moins agitées, on dort mieux ».

En 2019, la solution gel Weenat lui a permis de sauver 3,8 hectares de vignes.

RDV ici pour découvrir son histoire.

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