Débourrement des cultures en 2025 : analyse des données climatiques pour la France 

9 Avr 2025

Météo agricole
Le débourrement des cultures en France en 2025

Actualité

📢 Mise à jour du 09 avril 2025 : évolution du débourrement en France et en Côte d’Or

À la date du 9 avril 2025, nous observons une évolution significative des sommes thermiques et du débourrement sur l’ensemble du territoire français. Les cépages de Merlot en Gironde ont complètement débourré, comme c’est d’ailleurs le cas pour la plupart des cépages du Sud-Ouest. Nous analyserons cette fois la moitié nord de la France avec un focus particulier sur la Côte d’Or et son cépage emblématique, le Pinot Noir 

Évolution des sommes thermiques à l’échelle nationale : une progression hétérogène 

Explication des cartes

🟢Somme thermique faible voire modérée, entre 0 et 100 degrés, les cultures n’ont probablement pas encore débourré
🟡Somme thermique importante, entre 110 et 140 degrés, les cultures ont probablement déjà débourré

Somme thermique avril France debourrement

Somme thermique base 10°c du 1 er janvier au 09 avril pour la décennale 2015 – 2024

Somme thermique avril France debourrement

Somme thermique base 10°c du 1 er janvier au 09 avril 2025

L’analyse comparative des cartes de sommes thermiques au 9 avril 2025 par rapport à la moyenne décennale (2015-2024) révèle plusieurs tendances marquantes. Alors que les données de mars montraient un déficit thermique généralisé, la situation s’est partiellement rééquilibrée avec l’avancée du printemps. 

La façade atlantique et le pourtour méditerranéen affichent désormais des valeurs significatives (>100°C), particulièrement dans le Sud-Ouest où certaines zones dépassent les 140°C. Cette progression thermique, bien que notable, reste globalement en-deçà des valeurs décennales pour la même période sur le reste de la France. En effet, le quart Nord-Est et le Massif Central conservent des valeurs plus modestes, généralement inférieures à 40°C, confirmant la persistance d’un retard thermique dans ces régions. 

Cette répartition hétérogène des sommes thermiques continue d’impacter différemment le développement végétatif selon les régions viticoles, avec des écarts phénologiques qui pourraient s’accentuer si cette tendance se maintient. 

Focus sur le Pinot Noir en Côte d’Or : une situation contrastée 

Explication des cartes

🔵Seuil de débourrement pas encore atteint, valeurs entre 10 et 50 %
🔴Seuil de débourrement atteint voire dépassé, valeurs entre 60 et 100 %

Somme thermique décennale côte d'or pinot noir

% de seuil d’atteinte du débourrement du Pinot Noir au 09 avril pour la décennale 2015 – 2024

Somme thermique avril 2025 côte d'or pinot noir

% de seuil d’atteinte du débourrement du Pinot noir au 09 avril pour la décennale 2015 – 2024

L’examen détaillé des cartes de débourrement du Pinot Noir en Côte d’Or révèle une mosaïque complexe de situations locales, témoignant de la sensibilité de ce cépage aux microclimats bourguignons. 

Comparaison avec la décennale : des disparités marquées 

La carte du pourcentage d’atteinte du seuil de débourrement au 9 avril 2025 présente plusieurs particularités notables par rapport à la moyenne décennale : 

  • Une hétérogénéité accentuée entre les différents secteurs de la Côte d’Or, avec des contrastes plus marqués qu’en période décennale 
  • Deux zones de précocité exceptionnelle (en rouge foncé) autour de Dijon et dans le sud du département, qui atteignent des valeurs proches de 100 %, dépassant significativement les moyennes décennales pour ces mêmes secteurs. Il est important de souligner que ces deux zones sont fortement urbanisées, ce qui pourrait donc expliquer cet effet.
  • Une majorité de territoires présentant des valeurs modérées (bleu clair, entre 30 % et 50 %), suggérant un débourrement progressif mais non généralisé 
  • Des zones occidentales et septentrionales où le débourrement reste limité (bleu foncé, <20%), indiquant un retard phénologique persistant 

Cette répartition contrastée diffère de la carte décennale qui présentait une distribution plus homogène, avec une prépondérance de valeurs moyennes (entre 20 % et 40 %) sur l’ensemble du territoire départemental. 

Quelles sont les perspectives du débourrement pour les semaines à venir ?

L’évolution phénologique observée au 9 avril 2025 suggère que le millésime pourrait se caractériser par une grande hétérogénéité de développement, tant à l’échelle nationale qu’au sein même des appellations bourguignonnes. Si les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes, plusieurs tendances se dessinent : 

  • Un développement phénologique qui pourrait s’accélérer avec l’augmentation progressive des températures printanières 
  • Une persistance probable des disparités régionales, avec un retard qui pourrait se maintenir dans les secteurs les plus frais 
  • Une période de sensibilité au gel qui s’étendra probablement jusqu’à début mai pour les zones les plus tardives 

Le printemps 2025 marque un tournant pour les cultures pérennes en France. La vigne et l’arboriculture démarrent leur cycle végétatif après un hiver plus froid que la moyenne décennale. Malgré ces paramètres, la végétation a commencé son évolution, par exemple pour le cépage Merlot en Gironde. La plupart des cultures devraient débourrer avec les températures élevées prévues dans les prochains jours. 

Carte somme thermique France gel 2025 débourrement

Somme thermique base 10°c du 1 er janvier au 26 mars pour la décennale 2015 – 2024

Carte somme thermique débourrement 2025

Somme thermique base 10°c du 1 er janvier au 26 mars 2025

Comprendre le débourrement et son rôle en l’agriculture 

Le débourrement, correspondant à l’ouverture des bourgeons après la période de dormance hivernale, est une étape cruciale dans le cycle phénologique des plantes.  

En viticulture, il dépend principalement de la somme thermique, un indicateur qui cumule les températures journalières au-dessus d’un seuil de 10 °C. Ce paramètre permet d’évaluer la vitesse de développement des cultures et leur exposition aux risques climatiques, notamment le gel. Les cartes et données fournies pour 2025, comparées à la moyenne décennale 2015-2024, offrent une vision détaillée des variations climatiques et de leurs impacts sur les cultures à travers la France. 

Analyse des sommes thermiques : Comparaison entre 2025 et la décennale 

Un hiver plus froid que la décennale en 2025 

Les cartes montrent une différence notable entre les sommes thermiques enregistrées depuis le début de l’année jusqu’au 26 mars 2025 et celles de la moyenne décennale du 1er janvier au 26 mars. En 2025, la somme thermique moyenne pour la France est de 25 °C, soit une diminution significative par rapport à la moyenne décennale de 49 °C. Ce recul reflète un début d’année plus froid dans l’ensemble du pays, avec des températures moins favorables au développement des bourgeons. 

L’état du débourrement en France à mars 2025 

La carte de 2025 met en évidence une répartition hétérogène des sommes thermiques à travers le pays : 

  • Les régions du Sud-Ouest et de la Corse présentent des valeurs plus élevées (supérieures à 100 °C) que le reste de la France, mais cela reste en deçà des valeurs de la décennale.
  • Le reste du territoire affiche majoritairement des valeurs faibles (souvent inférieures à 20 °C), témoignant d’un retard phénologique généralisé. 

    En comparaison, la carte décennale montre une somme thermique globalement plus homogène avec des valeurs plus élevées sur l’ensemble du territoire. Cela suggère que l’année 2025 est marquée par un refroidissement relatif qui ralentit le développement végétatif dans plusieurs régions. 

    Focus sur le pourcentage d’atteinte du débourrement du cépage Merlot, en Gironde  

    Carte decennale seuil de débourrement merlot gironde 2025

    % de seuil d’atteinte du débourrement du Merlot au 26 mars pour la décennale 2015 – 2024

    seuil débourrement bordeaux gironde 2025

    % de seuil d’atteinte du débourrement du Merlot au 26 mars 2025

    L’analyse des cartes par communes pour le Merlot en Gironde révèle une situation atypique en 2025. Contrairement au refroidissement observé sur l’ensemble du territoire français, ce département présente une accélération significative du débourrement de ce cépage. 

    À savoir : Ce pourcentage est calculé à partir des sommes thermiques cumulées, qui déterminent si les conditions nécessaires au développement des bourgeons sont réunies. Pour le merlot, le seuil théorique est de 59 °C par jour, selon les valeurs mentionnées dans la bibliographie. 

    Au 26 mars 2025, le pourcentage moyen d’atteinte du seuil de débourrement atteint 113 % contre 88 % pour la moyenne décennale 2015-2024, soit une augmentation de plus de 25 points. Les statistiques confirment cette tendance avec une médiane également en hausse (110 % contre 87 %). 

    La répartition spatiale montre un contraste marqué : 

    • Le Sud de la Garonne a largement dépassé le seuil de débourrement, atteignant des valeurs correspondant à une très forte précocité. 
    • Dans la région de Bordeaux, le débourrement est également bien enclenché, avec des parcelles ayant franchi le seuil depuis plusieurs jours. 
    • L‘Est du département reste plus modéré, mais la majorité des parcelles ont tout de même atteint ou dépassé le seuil.

    Cette précocité du débourrement expose les vignobles girondins à un risque accru de gel tardif, nécessitant une vigilance particulière des viticulteurs.  

    Conséquences des données de somme thermique 2025 pour les agriculteurs et leurs cultures 

    Impacts sur le développement phénologique 

    Le retard observé en 2025 a plusieurs implications pour les agriculteurs : 

    1. Développement ralenti : les cultures nécessitant une somme thermique élevée pour atteindre le débourrement (comme certains cépages ou arbres fruitiers) voient leur cycle phénologique retardé. Cela peut perturber les étapes suivantes comme la floraison ou la fructification. 
    2. Risque réduit de gel tardif : dans les régions où le débourrement est retardé, les bourgeons restent protégés plus longtemps contre d’éventuels épisodes de gel printanier. 
    3. Hétérogénéité accrue : les écarts régionaux observés en 2025 peuvent compliquer la gestion agricole, notamment pour les exploitations réparties sur plusieurs zones climatiques. 

    Gestion du risque climatique avec Weenat 

    Face à ces variations climatiques, les outils technologiques jouent un rôle clé. Le capteur gel développé par Weenat permet aux agriculteurs de surveiller précisément les températures au niveau parcellaire. Cet outil fournit des données de températures réellement ressenties par les bourgeons et déclenche des alertes basées sur des seuils critiques définis par l’utilisateur. 

    Les alertes gel sont particulièrement utiles dans un contexte où certains cepages présentent un débourrement avancé malgré une tendance globale au ralentissement. Elles permettent aux agriculteurs d’anticiper les actions nécessaires pour protéger leurs cultures sensibles (activation d’éoliennes anti-gel, irrigation antigel ou utilisation de bougies chauffantes). 

    Conclusion : une année atypique nécessitant adaptation 

    L’année 2025 se distingue par une somme thermique nettement inférieure à celle de la décennie précédente, entraînant un retard phénologique généralisé, notamment sur le débourrement des cultures. Toutefois, ce refroidissement relatif a aussi pour avantage une réduction du risque de gel tardif dans certaines régions.

    Emmanuel Buisson, expert météo chez Weenat, précise que “bien que les premiers épisodes de gel n’aient pas eu de conséquences majeures, les hausses de température survenues début avril ont entraîné un débourrement rapide des bourgeons. 

    Face à cette situation atypique, l’adaptation devient essentielle et l’utilisation d’outils comme ceux proposés par Weenat permettra aux agriculteurs de mieux anticiper et gérer ces aléas climatiques tout en optimisant leurs pratiques culturales. 

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